L’odeur tiède du pain flottait en longs sillages,
Partout le soir muet et cette odeur de four
Seulement qui planait sur les toits du village,
Tel un vol étoupé et velouté d’autour.
La corde déroulée au puits vert de bardane,
Le cliquetis léger, le seau qu’on détachait,
Puis rien, absolument qu’un parfum qui s’émane
De l’onde remuée où la nuit sommeillait.
Rien, l’odeur du fumier, l’odeur douce de l’étable,
Encens qui monte et fuit à travers le ciel bleu,
Reposante, silencieuse, délectable,
Dormant au bord des seuils, par les sentiers poudreux.
Rien que les clapotis assourdis de la mare,
Grise de vase et jaune et par plaques d’acier,
Que le soleil couchant bariole et chamarre,
Où les bœufs languissants viennent tremper leurs pieds.
Rien, la saveur au loin d’une rose qui dresse
Sa blancheur de lait pur quelque part sous les cieux
Et qui touche le cœur comme une main caresse,
Comme un triste baiser se posant sur les yeux.
(à travers le voile)
Poème posté le 09/03/12
par Rickways
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Informations mp3 : musique : Brahms concerto pour violon Mvt 2