Je crie ton nom ou la révolte des arbres
par Noglhuisne
au travail un peu doit plus
carnet à ordi n’a tort
construire en un jeu
sans loi dé ou carte
puzzle paresseux aussi
trop
aucun ne ment et tous
s’insèrent avec fanions
déroulant volet rouge
aux tags génériques
battant tapis aux portes
des pelouses à reluire
chênétiquement modifiés
les forêts se révoltent
rendent chauve la colline
acide adn et chimio
à la mémoire des arbres
s’accrochent griffes et grilles
vernis des villes craquèle
et squelettes squattent
armoires à tiroirs psyscred
morte plaine et pleines
de bouquins solidaires
anciens arbres frères d’arme
les bois ont des ressources
graves des racines qui savent
creuser labourer herser
chamboulent route et champ
quand branches s’y emmêlent
pour prendre jambes au tronc
le plombage des compteurs
clôt la denture des haines
linky qui mord lien qui
au cadenas canin pourrit
laisse en chaîne et méchant
par contumace au maître
vieille guimbarde rose
aux lèvres sous masque gris
s’en prend plein la guitare
suspecte masse ourdit
drame glisse en colère
sur le parquet mesquin
cirage à pompes à nœuds
ploie hanches qui furent
fourreaux des épées nues
l’été meurt laminé trié
sur étagères noire fumée
d’octobre incendié
les pieds en avant
sur la plante des herbes
grimpée sauterelle
rôtissant aux fourneaux
d’un dédé en marcel julot
glauque entrefilet d’hiver
vrombissez corps d’havre
en peine noire dior en paix
serrure verrouillée
par touches numériques
mouches à tout
digitales à mâchoires
pinces de Hesse et de Sée
revenues de l’enfer rouillé
aimantent les vacances
d’amants vides d’eux-mêmes
car la veille des cars navals
dévalaient désert de limaille
corps d’hier des ans
déclinés infléchis
le tout bien expliqué
dans la grammaire
de Bescherelle
avec l’accent qui sied
donnez nous des noms
à l’esprit d’enfance
naïve mais inventive
délurée des livres
lus sans innocence
mais peu de méchanceté
mettez-les en perles
collier miniature
maison de poupées
fondue avec paysage
de tissus et cinés
aux cintres du placard
lézardez ô temps suspendu
car le nom caméléon
a la fumette facile
l’aventure se déploie
lit de houle replay
montagne d’art sourcier
ralenti pause accélère
tu causes à 200
à l’heure de dormir
les horizons de plinthe
ont sombré
entre bleu et violet
Poème posté le 01/03/23
par Noglhuisne