L'extrême solitude
par Aquila
Vert fluo sur marron gluant,
Pieds envasés,
Mains balancées par le vent,
Cheveux emmêlés;
Seule, je marche sur un sentier
Vert arbré,
La beauté ancre ma solitude
Dans l'océan d'un bleu rude;
Je croise des gens
Que je ne connaîtrai jamais,
J'entends des voix,
Je vois des visages;
Enfermée dans ma citadelle,
Je glisse le long de leur monde,
J'ai laissé mon cœur au rez-de-chaussée,
Trop lourd à porter jusqu'en haut.
Je regarde au loin
Le bruit de ce monde,
J'entends les couleurs se liquéfier,
Et je pose mes mains sur les pierres;
Je les écoute me parler du gris de leur vie,
Des mousses et des insectes,
Des coups de pied, des éboulis,
Et de l'ombre des papillons.
Soudain, j'entends mon cœur en-dessous,
Il m'appelle, cogne contre les murs,
Il a peur que je l'oublie, que je l'emmure,
Inutile petite chose sanguinolente ;
Pourtant, j'étais si bien,
Sans ses larmoiements,
Ses histoires d'amour en stuc,
Et ses espoirs enfantins.
Alors, encore une fois,
Je lui tends la main,
Encore une fois,
Ma citadelle se fissure
Et je me retrouve dehors,
Brûlée par le soleil de l'illusion.
Poème posté le 06/03/23
par Aquila