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Le serment
par Fregat


Dans les coursives de mon âme, La galerie des feues passions, Il reste de vous une flamme Et de vos pas une allusion. Au pâle musée des trophées De mon jeune âge moribond Ondoient intact le modelé De vos superbes cheveux blonds, De cette lèvre au doux contour Que je goûtai un soir d’été Dans la tendre langueur d’amour Qu’offrait la plage désertée. Votre corps fin d’adolescente Comme une lame vint s’ouvrir, Je crus dans sa candeur tranchante Soudain de plaisir défaillir… J’avais dix-sept ans ce mois-là, Qui pourrait m’en faire le blâme, Vous en aviez seize je crois Mais possédiez tout d’une femme. Jurées sur nos fronts enfantins, Nous nous promettions tant de choses... Nous inventions notre destin Comme seuls les jouvenceaux l’osent. Allongé sur ce même sable Quelques trente-six ans après, Sous un pareil ciel mémorable Je revisite ce passé Et dans son vitrail que craquèle Un vague bouillon de tristesse, Ma bien aimée, il vous rappelle, Le vieux serment de ma jeunesse.



Poème posté le 03/05/23 par Fregat


 Poète
Fregat



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