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Poésie d'hier / La Belle Dame Sans Merci
           
Poésie d'hier / La Belle Dame Sans Merci
       
Poésie d'hier / La Belle Dame Sans Merci

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La Belle Dame Sans Merci
par John KEATS


par Skipette


Ah, what can ail thee, wretched wight,     Alone and palely loitering; The sedge is wither'd from the lake,     And no birds sing. Ah, what can ail thee, wretched wight,     So haggard and so woe-begone? The squirrel's granary is full,     And the harvest's done. I see a lily on thy brow,     With anguish moist and fever dew; And on thy cheek a fading rose     Fast withereth too. I met a lady in the meads     Full beautiful, a faery's child; Her hair was long, her foot was light,     And her eyes were wild. I set her on my pacing steed,     And nothing else saw all day long; For sideways would she lean, and sing     A faery's song. I made a garland for her head,     And bracelets too, and fragrant zone; She look'd at me as she did love,     And made sweet moan. She found me roots of relish sweet,     And honey wild, and manna dew; And sure in language strange she said,     I love thee true. She took me to her elfin grot,     And there she gaz'd and sighed deep, And there I shut her wild sad eyes--     So kiss'd to sleep. And there we slumber'd on the moss,     And there I dream'd, ah woe betide, The latest dream I ever dream'd     On the cold hill side. I saw pale kings, and princes too,     Pale warriors, death-pale were they all; Who cry'd--"La belle Dame sans merci     Hath thee in thrall!" I saw their starv'd lips in the gloam     With horrid warning gaped wide, And I awoke, and found me here     On the cold hill side. And this is why I sojourn here     Alone and palely loitering, Though the sedge is wither'd from the lake,     And no birds sing. Traduction de Paul Gallimard (1850-1929) Ah! qui peut te faire souffrir, chevalier en armes Errant pâle et solitaire ! Les joncs sont desséchés au bord du lac, Aucun oiseau n'y chante. Ah! qui peut te faire souffrir, chevalier en armes Si farouche et si malheureux? Le grenier de l'écureuil est rempli, Et la moisson est rentrée. Je vois un lis sur ton front Avec la moiteur de l'agonie et la rosée de la fièvre ; Et sur la joue une rose qui se flétrit Et se fane de même rapidement - J'ai rencontré une dame, dans les prés, D'une grande beauté - la fille d'une fée ; - Ses cheveux étaient longs, ses pieds légers Et ses yeux sauvages. Je tressai une guirlande pour sa tête, Puis des bracelets et une ceinture qui embaumait ; Elle me regardait comme si elle m'aimait Et poussa un doux gémissement. Je l'assis sur mon coursier paisible Et ne vis rien d'autre tout le long du jour ; Car elle se penchait de côté et chantait Une chanson de fée. Elle trouva pour moi des racines d'un goût exquis, Du miel sauvage et la manne de la rosée ; Et sûrement en langage étrange elle me dit : Je t'aime véritablement. Elle m'entraîna dans sa grotte d'elfe ; Là, me contemplant, elle poussa un profond soupir : Là, je fermai ses yeux sauvages et éperdus De quatre baisers. Et là, en me berçant, elle m'endormit Et là, je rêvai, ah ! Malheur véritable ! Le dernier rêve que j'aie jamais rêvé, Sur le flanc de la froide colline. Je vis des rois pâles et des princes aussi, De pâles guerriers - tous avaient la pâleur de la mort, Et criaient : "La Belle Dame Sans Merci Te tient en servage !" Je vis leurs lèvres affamées, dans les ténèbres, Grandes ouvertes pour me donner cet horrible avertissement ; Et je m'éveillai et me retrouvai ici, Sur le flanc de la froide colline. Et voilà pourquoi je reste ici Errant pâle et solitaire : Bien que les joncs soient desséchés au bord du lac, Et qu'aucun oiseau ne chante.



Poème posté le 01/07/14 par Rickways

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 Poète
John KEATS



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 Interprète
Skipette



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