Espoir / exil
par Lypho
Et l’espoir Immensément l’espoir
Trouver l’aiguille
Éclat de plénitude d’une vie classée sans suite
Le temps aussitôt s’éc(r)oule à rebours des marées
Et l’horizon s’achève
La sève invisible porte ses secrets
Et voici l’homme et voici la femme
Carte mouvante où chemine la vie
Comme une trêve journalière
Tant de visages traversés avec l’espoir toujours
D’y découvrir un jour
Le tracé de notre propre terre
Les mots enroulés dans les couleurs
Le regard du fleuve
Imaginer une planète sans nombre premier
Immature au point de non retour
Il y a encore ce visage manuscrit
Qui trébuche s'assoupit sous des cartons souillé
Reste éveillé vagabond
Et pose du soleil sur le ténébreux désert
Sur la rouille humide de l’argile
Clavier où sera cloué l’inespéré silence
Rien qu’un silence vertigineux
Empreinte d’une seule syllabe inlassable
Messagère d’une Babel assombrie écroulée
L’enfant a conscience de la fureur
Il ne peut accepter de ne pas être chez lui partout dans le monde
Il appelle nul écho en retour
Difficile le chemin qui écrit nos mémoires
Comme trait de craie sur l’ardoise
Ce sera le blanc qu’il explorera
Qui dans ses voyages portera une terre sans limite
S’exiler dans une langue étrange
Mot-valise de cuir bouilli d’autres mots des autres
Celle qui nous tient à distance qui brûle notre sang
qui rapproche qui repousse les aimants
Le monde est un songe au revers des étoiles
La vie comme théâtre
D'applaudissements
De timides ou libertins sourires
D’au-revoir de bonjour de rencontre
Tout commence
Toujours
Poème posté le 19/06/08