Accueil
Poésie d'hier / Farai un vers de dreit nien...
              
Poésie d'hier / Farai un vers de dreit nien...
         
Poésie d'hier / Farai un vers de dreit nien...

Signaler un contenu inaproprié.

Farai un vers de dreit nien...
par GUILLAUME IX


Farai un vers de dreit nien, Non er de mi ni d'autra gen, Non er d'amor ni de joven, Ni de ren au, Qu'enans fo trobatz en durmen Sus un chivau. No sai en qual hora-m fui natz, No soi alegres ni iratz, No soi estranhs ni soi privatz, Ni no-n puesc au, Qu'enaisi fui de nueitz fadatz Sobr'un pueg au. No sai cora-m fui endormitz, Ni cora-m veill, s'om no m'o ditz! Per pauc no m'es lo cor partitz D'un dol corau, E no m'o pretz una fromitz, Per saint Marsau! Malautz soi e cremi morir, E re no sai mas quan n'aug dir. Metge querrai al mieu albir, E no-m sai cau: Bos metges er si-m pot guerir, Mas non, si-m mau. Amigu' ai ieu, non sai qui s'es, C'anc no la vi, si m'aiut fes, Ni-m fes que-m plassa ni que-m pes, Ni no m'en cau C'anc non ac Norman ni Franses Dins mon ostau. Anc non la vi et am la fort, Anc no-n aic dreit ni no-m fes tort; Quan no la vei, be m'en deport, No-m prez un jau, Qu'ie-n sai gensor e belazor, E que mai vau. Fait ai lo vers, no sai de cui, Et trametrai lo a celui Que lo-m trameta per autrui, Enves Peitau, Que-m tramezes del sieu estui La contraclau. Traduction proposée : J'écrirai un vers sur rien du tout, ce n'est pas à propos de moi ou de personne d'autre, il ne s'agit ni d'amour ni de jeunesse, ni pour rien d'autre, car, en premier lieu, il a été conçu en dormant sur un cheval. Je ne sais pas à quelle époque je suis né, Je ne suis ni heureux ni triste, Je ne suis ni étranger ni indigène, je ne peux rien faire non plus, parce que j'étais tellement ensorcelé une nuit sur une haute colline. Je ne sais pas quand je dors ni quand je suis éveillé, à moins qu'on ne me le dise! J'ai presque eu le cœur brisé par une douleur profonde, et je m'en fiche du tout, par St. Martial! Je suis malade et j'ai peur de mourir mais je ne sais pas plus que ce que j'entends autour de moi. J'appellerai un médecin comme je le sens, mais je ne sais pas lequel: c'est un bon médecin s'il peut me guérir, il ne l'est pas si je m'empire. J'ai une maîtresse, et je ne sais pas qui elle est, parce que je ne l'ai jamais vue, à mon avis, elle n'a pas fait quoi que ce soit que je n'aime ou n'aime pas, ni je m'en soucie puisque je n'ai jamais eu ni normand ni français dans ma maison. Je ne l'ai jamais vue et je l'aime beaucoup, Je ne m'avais jamais fait, et elle ne m'a jamais fait de tort; quand je ne la vois pas, je me débrouille plutôt bien, Je m'en fous parce que j'en connais un plus gentil et plus joli qui vaut plus. J'ai écrit le verset, je ne sais pas de qui, et je vais le transmettre à celui qui le transmettra à quelqu'un d'autre vers Poitiers, puisque je voudrais, de cet étui, pour avoir la deuxième clé.



Poème posté le 17/11/15 par Rickways

Ce poème a été vérifié et le contenu authentifié.


 Poète
GUILLAUME IX



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.