Le prix de l'indépendance
par Pampelune
Un visage sculpté dans la pierre,
Les yeux clos, la bouche ouverte en un cri
Le corps glacé en un bloc compact,
Restait seul posé, cerné d'infamie.
Sa nature et tous les siens, son lierre,
Tant chéris ont été occis. Ici,
On n'aimait pas se battre. Le contact
N'était jamais martial. La pluie amie,
Ne liait que la coeurs,
Ne faisait que la paix.
Mais eux, les occupants, il oppressaient
Si fort...
Peu à peu, la rage remplaça le chagrin
Parents, époux, frères, soeurs,
Apprirent les attraits
Des armes.
Ils les maîtrisèrent vite. Ils pressaient
D'instinct les gâchettes devant l'ennemi craint...
Le tonnerre des tirs,
Les déluges de feu et de sang noir
Réformaient orages d'été et soirs
De festins à sortir.
Lui, a tremblé, recroquevillé ;
Il n'était qu'une âme, un jeune enfant.
Quand sa frimousse se leva,
L'horreur sur la dalle le figea :
Ils étaient morts, leur chair vrillées
« Papa, maman... »
Il était le dernier vivant.
Il gisait debout au milieux des macchabées
A se demander
« Pourquoi ? »
C'était la question avant le silence.
Elle était l'écho de chaque guerre.
Le temps recule puis avance,
Les hommes changent ou sont ceux de naguère.
Ils s'affrontent pour leur cause, leur indépendance,
Et leurs bambins pleurent en abondance
Pour les leurs, ceux qui ne le pourront plus.
Poème posté le 24/06/08