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Poésie d'hier / Le fou
              
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Le fou
par Aloysius BERTRAND


La lune peignait ses cheveux avec un démêloir d’ébène qui argentait d’une pluie de vers luisants les collines, les prés et les bois. Scarbo, gnome dont les trésors foisonnent, vannait sur mon toit, au cri de la girouette, ducats et florins qui sautaient en cadence, les pièces fausses jonchant la rue. Comme ricana le fou qui vague, chaque nuit, par la cité déserte, un œil à la lune et l’autre — crevé ! — « Foin de la lune ! grommela-t-il, ramassant les jetons du diable, j’achèterai le pilori pour m’y chauffer au soleil ! » Mais c’était toujours la lune, la lune qui se couchait, — et Scarbo monnayait sourdement dans ma cave ducats et florins à coups de balancier. Tandis que, les deux cornes en avant, un limaçon qu’avait égaré la nuit cherchait sa route sur mes vitraux lumineux.



Poème posté le 28/11/15 par Rickways

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 Poète
Aloysius BERTRAND



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