Abysses
par Jean
Abysses, faites-nous plus encore
Don de votre silence,
Pour ne pas que l'on sache
Que nous sommes des lâches,
Que la lumière effraie,
Orfraie des si bas-fonds,
Jusqu'aux grands amiraux
Trônant sur les coraux,
En leur laissant la tâche
D'endoctriner leurs os
A la rouille du temps,
Au sang de leurs bras secs,
Les coraux, amiraux,
Qui respiraient vos tripes,
Le naufrage juste après,
Et maintenant se lovent
Dans vos restes, poussières.
Sirènes, dites-leur bien
Si vous croisez ici,
Aux épaves encastrées
Dans les rocs immergés,
Que l'homme ne voulait pas,
L'équipage admirable,
Les ancrer, orphelines,
Aux flux d'Eternité.
Poème posté le 08/12/10