L'Étoile offerte à l'Amour
par Nader Haddad
J'ai cueilli cette étoile pour toi dans le ciel clair.
Sur les cimes argentées, où seul l'aigle fier
Peut planer dans l'éther, elle brillait, tranquille,
Dans les plis de la nuit, sur l'abîme immobile.
Les brumes enlaçaient les monts sombres et déserts,
Et je voyais, là-bas, aux confins de la mer,
Le crépuscule éteint bâtir un lourd cortège,
Comme un grand arc de brume embrasé par le siège
Du soleil englouti sous les vagues fuyantes.
Des voiles, éloignées, semblaient déjà flottantes,
Comme des âmes errant au loin dans l'infini,
Craignant de luire encor sous l’ombre qui les suit.
J'ai cueilli cette étoile pour toi, mon doux rêve.
Elle est froide, et son éclat ne brille qu'une trêve.
Sa lumière a puisé, dans les hauteurs des cieux,
La pâleur désolée des astres silencieux.
Moi, j'ai dit : « Triste étoile, depuis cette hauteur,
Tu devais t'effacer dans l’immense noirceur
Où se perdent les cieux, les vagues et les vents.
Va mourir dans un cœur, abîme plus vivant.
Éteins-toi sur ce sein où l'univers se pose.
Le ciel, qui t'a forgée pour sombrer dans la prose,
T’a faite pour les flots, je te donne à l’amour. »
Le vent faisait danser la mer dans son détour.
Il ne restait du jour qu'une clarté fanée.
Oh ! comme j’étais seul, dans cette nuit voilée,
Tandis que je songeais, et que l’ombre des cieux
Pénétrait mon esprit comme un gouffre silencieux !
Poème posté le 01/10/24
par Nader Haddad