Coupable d'aimer
par YonL
Il y a des rendez-vous qui sentent le souffre
A peine goûtais-je la vie de couple
Que j'entendais siffler des voix qui s'essoufflent
Pour m'annoncer que tout était au bord du gouffre.
Pour prémices, les cris de la milice...
Que puis je face aux affres du vice ?
J'aurais préféré être seul avec sa peau lisse
Telle que je l'avais laissée, c'était zen, c'était peace...
Pourquoi la Terre, sous mes pieds, ainsi, glisse ?
A la place de la douceur idéale de mes voeux
J'avais essuyé la douleur de ses aveux
Me voilà déjà juge, à la main le marteau
Mais j'ai préféré l'écouter que d'être un bourreau
Ses baisers, toujours tendres apaisaient mon fardeau
D'homme bafoué tombé loin de ses idéaux
Et comme une reine, la tendresse pour cadeau
Qu'elle me donnait était une armure contre tous les couteaux.
Car c'est bien cela qui m'attendait
Qu'avais je fait comme indelicatesse
Pour que se dresse sur Nous une épée de Damoclès ?
Je contemplais le monde, qui, autour de nous, se lézardait.
"Derrière les barreaux...
Pour quelques mots qu'il pensait si fort"
Portrait de mon esprit traîné devant les tribunaux
Comme elle m'a dit, j'allais encaisser tous ses torts.
C'est ainsi que je m'étais retrouvé au bar
Mis au banc des accusés puis passant à la barre
L'accusée c'était elle, j'étais là en partie civile
Pour elle, bien sûr, écartée de cette partie si vile.
Elle m'avait tout avoué, tout confié
Comme chaque suspect le fait devant son avocat
Mais quand la vérité est venue me défier
J'avoue avoir voulu la noyer dans la vodka.
Son humeur "volatile" au coeur des débats,
J'ai su ses excès de coupables envies,
Mais c'était des mots, rien d'autre n'avait suivi
Qu'aurait ce été si il y avait eu ébats ?
Je le sais trop, ce n'est pas moi qu'on accable,
Mais à force d'entendre, j'aurais pu pêter un cable
Ma blonde, ma ronde, ma Joconde
Mon hirondelle du moment, ma mappemonde
Salie par une armée de procureurs
Qui sont pourtant amis et frères de coeur.
C'est avec l'oeil du tigre que je paie mes sentences,
En voyant sous mes yeux périr l'innocence.
Cupidon m'avait lancé une flêche empoisonnée,
Une aubaine qu'il y ait eu de la Chimay
Pour panser la victime de ce crime et
M'aider à me raisonner et à pardonner.
Je ne suis pas coupable mais ma moitié l'est,
C'est donc à moitié crucifié, à moitié immolé
Que j'ai vu la fin de ce lourd réquisitoire
Et que se tourne une page criblée d'encre noire.
Derrière mes bourreaux
Pour quelques mots que je pensais si fort
J'avais déja réussi à tout pardonner
Mais mes plus grands repères m'abandonnaient
Le verdict était sans appel et mon esprit à jamais abîmé
Je me sentais coupable ... coupable d'aimer.
Poème posté le 06/11/24
par YonL