Je reste avec vous
par Effarouchee
Je suis le spectateur qui arrache à tes rêves
Leur clameur incertaine ainsi que leurs couleurs;
Comme une épaisse veine embastillant ton coeur,
Je presse chaque songe et j'en suce la sève.
Dans mon pays la lune est un long cimeterre
Dont on voit le sang blanc couler dans l'air du soir,
Et la mort va et vient à travers les miroirs
Comme une abeille à l'oeuvre en sa ruche de verre.
Chaque homme au crépuscule, en voyant son reflet,
Voudrait du bout des doigts saisir l'éternité
Et trouver dans la nuit sa secrète serrure...
Toi qui fus insouciant au gré de tes bonheurs,
L'as-tu donc oublié, compagnon de douleur?
Le ciel ne peut qu'offrir sa lente déchirure.
Reprise de la premiere strophe d'un autre de mes sonnets dont je n'étais pas satisfait.
Poème posté le 01/05/11