Naufrage
par Jakolarime
L’asphalte mouillé luit comme un dos de baleine,
Et tangue sous ses pieds, au centre de l’îlot
Que trace sur le sol la clarté de falot
D’un bec de gaz dressé comme un mât de misaine.
L’océan rugissant de malheurs et de haine
Qu’il tente d’oublier de goulot en goulot
S’acharne furieux autour du matelot,
Naufragé dans les rues de la ville inhumaine.
Le sol mouvant, sans un répit, trouble son pas.
Se noyer dans l’alcool serait un doux trépas…
La nausée des rancœurs remonte dans sa gorge.
Point de port, point de phare au sinistre horizon.
De ses poumons râlant comme un soufflet de forge
Jaillit un cri. Il hurle à perdre la raison.<br>
29 août 2005<br />
Poème posté le 08/11/08