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Poésie d'hier / Ode to Fanny
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Ode to Fanny
par John KEATS


Physician Nature! Let my spirit blood! O ease my heart of verse and let me rest; Throw me upon thy Tripod, till the flood Of stifling numbers ebbs from my full breast. A theme! a theme! great nature! give a theme; Let me begin my dream. I come -- I see thee, as thou standest there, Beckon me not into the wintry air. Ah! dearest love, sweet home of all my fears, And hopes, and joys, and panting miseries, -- To-night, if I may guess, thy beauty wears A smile of such delight, As brilliant and as bright, As when with ravished, aching, vassal eyes, Lost in soft amaze, I gaze, I gaze! Who now, with greedy looks, eats up my feast? What stare outfaces now my silver moon! Ah! keep that hand unravished at the least; Let, let, the amorous burn -- But pr'ythee, do not turn The current of your heart from me so soon. O! save, in charity, The quickest pulse for me. Save it for me, sweet love! though music breathe Voluptuous visions into the warm air; Though swimming through the dance's dangerous wreath, Be like an April day, Smiling and cold and gay, A temperate lilly, temperate as fair; Then, Heaven! there will be A warmer June for me. Why, this, you'll say, my Fanny! is not true: Put your soft hand upon your snowy side, Where the heart beats: confess -- 'tis nothing new -- Must not a woman be A feather on the sea, Sway'd to and fro by every wind and tide? Of as uncertain speed As blow-ball from the mead? I know it -- and to know it is despair To one who loves you as I love, sweet Fanny! Whose heart goes fluttering for you every where, Nor, when away you roam, Dare keep its wretched home, Love, love alone, his pains severe and many: Then, loveliest! keep me free, From torturing jealousy. Ah! if you prize my subdued soul above The poor, the fading, brief, pride of an hour; Let none profane my Holy See of love, Or with a rude hand break The sacramental cake: Let none else touch the just new-budded flower; If not -- may my eyes close, Love! on their lost repose . Ode à Fanny de Chénier Fanny, l'heureux mortel qui près de toi respire Sait, à te voir parler et rougir et sourire, De quels hôtes divins le ciel est habité. La grâce, la candeur, la naïve innocence Ont, depuis ton enfance, De tout ce qui peut plaire enrichi ta beauté. Sur tes traits, où ton âme imprime sa noblesse, Elles ont su mêler aux roses de jeunesse Ces roses de pudeur, charmes plus séduisants ; Et remplir tes regards, tes lèvres, ton langage, De ce miel dont le sage Cherche lui-même en vain à défendre ses sens. Oh ! que n'ai-je moi seul tout l'éclat et la gloire Que donnent les talents, la beauté, la victoire, Pour fixer sur moi seul ta pensée et tes yeux ! Que, loin de moi, ton cœur fût plein de ma présence, Comme dans ton absence, Ton aspect bien-aimé m'est présent en tous lieux ! Je pense : Elle était là. Tous disaient : « Qu'elle est belle ! » Tels furent ses regards, sa démarche fut telle, Et tels ses vêtements, sa voix et ses discours. Sur ce gazon assise, et dominant la plaine, Des méandres de Seine, Rêveuse, elle suivait les obliques détours. Ainsi dans les forêts, j'erre avec ton image : Ainsi le jeune faon, dans son désert sauvage, D'un plomb volant percé, précipite ses pas. Il emporte en fuyant sa mortelle blessure ; Couché près d'une eau pure, Palpitant, hors d'haleine, il attend le trépas André Chénier

j'ai mis le poème de Chénier en guise de traduction
car c'est la poésie qui garde la beauté du poème.


Poème posté le 20/09/18 par Ancienmembre

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 Poète
John KEATS



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