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Poésie d'hier / Balada triste
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Balada triste
par Federico GARCIA LORCA


¡Mi corazón es una mariposa, niños buenos del prado!, que presa por la araña gris del tiempo tiene el polen fatal del desengaño. De niño yo canté como vosotros, niños buenos del prado, solté mi gavilán con las temibles cuatro uñas de gato. Pasé por el jardín de Cartagena la verbena invocando y perdí la sortija de mi dicha al pasar el arroyo imaginario. Fui también caballero una tarde fresquita de mayo. Ella era entonces para mí el enigma, estrella azul sobre mi pecho intacto. Cabalgué lentamente hacia los cielos. Era un domingo de pipirigallo. Y vi que en vez de rosas y claveles ella tronchaba lirios con sus manos. Yo siempre fui intranquilo, niños buenos del prado. el ella del romance me sumía en ensoñares claros: ¿quién será la que coge los claveles y las rosas de mayo? ¿Y por qué la verán sólo los niños a lomos de Pegaso? ¿Será esa misma la que en los rondones con tristeza llamamos estrella, suplicándole que salga a danzar por el campo…? En abril de mi infancia yo cantaba, niños buenos del prado, la ella impenetrable del romance donde sale Pegaso. Yo decía en las noches la tristeza de mi amor ignorado, y la luna lunera, ¡qué sonrisa ponía entre sus labios! ¿Quién será la que corta los claveles y las rosas de mayo? Y de aquella chiquilla, tan bonita, que su madre ha casado, ¿en qué oculto rincón de cementerio dormirá su fracaso? Yo solo con mi amor desconocido, sin corazón, sin llantos, hacia el techo imposible de los cielos con un gran sol por báculo. ¡Qué tristeza tan seria me da sombra! Niños buenos del prado, cómo recuerda dulce el corazón los días ya lejanos… ¿Quién será la que corta los claveles y las rosas de mayo? Federico García Lorca Ballade triste Mon coeur est un papillon, bons enfants du pré!, Cette proie de l'araignée grise du temps a le pollen fatal de la déception. Enfant, j'ai chanté comme vous, bons enfants du pré, j'ai sorti mon faucon avec ses quatre ongles de chat redoutables . J'ai traversé le jardin de Carthagène invoquant la verveine et perdu l'anneau de mon bonheur en passant devant le ruisseau imaginaire. J'étais aussi un homme par un après-midi de mai frais. Elle était alors pour moi l'énigme, l' étoile bleue sur ma poitrine intacte. Je me dirigeai lentement vers le ciel. C'était un dimanche de pipirigallo. Et j'ai vu qu'au lieu de roses et d'œillets, elle coupait des lis avec ses mains. J'étais toujours mal à l'aise, bons enfants du pré. le roman elle m'a plongé dans des rêveries claires: qui sera celui qui cueille les oeillets et les roses de mai? Et pourquoi seuls les enfants sur le dos de Pegasus le verront-ils? Ce même sera-t-il celui que nous appellerons tristement des stars en selle , la suppliant d'aller danser à la campagne ...? En avril de mon enfance, je chantais, bons enfants du pré, la romance impénétrable d' où sort Pegasus. J'ai dit la nuit que la tristesse de mon amour était ignorée et la lune lunera, quel sourire je mettais entre ses lèvres! Qui coupera les oeillets et les roses en mai? Et de cette petite fille si jolie que sa mère a mariée, dans quel coin caché du cimetière va-t-elle mettre fin à son échec? Moi seul avec mon amour inconnu, sans coeur, sans larmes, vers l'impossible plafond du ciel avec un grand soleil par crozier. Quelle tristesse grave me donne l'ombre! Bons enfants du pré, comment le coeur se souvient des jours déjà lointains ... Qui sera celui qui coupe les oeillets et les roses de mai?.



Poème posté le 04/10/18 par Ancienmembre

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 Poète
Federico GARCIA LORCA



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