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Poésie d'hier / Le goût du néant
           
Poésie d'hier / Le goût du néant
       
Poésie d'hier / Le goût du néant

Le goût du néant
par Charles BAUDELAIRE


Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte, L'espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur, Ne veut plus t'enfourcher ! Couche-toi sans pudeur, Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute. Résigne-toi, mon cœur ; dors ton sommeil de brute. Esprit vaincu, fourbu ! Pour toi, vieux maraudeur, L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute ; Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte ! Plaisirs, ne tentez plus un cœur sombre et boudeur ! La Printemps adorable a perdu son odeur ! Et le temps m'engloutit minute par minute, Comme la neige immense un corps pris de roideur ; Je contemple d'en haut le globe en sa rondeur Et je n'y cherche plus l'abri d'une cahute. Avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute ?

Les fleur du mal – Spleen et Idéal

Poème posté le 01/09/21 par Jim

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 Poète
Charles BAUDELAIRE



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 Interprète
Jim



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