Accueil
Poésie d'hier / Sonnet 130
              
Poésie d'hier / Sonnet 130
         
Poésie d'hier / Sonnet 130

Signaler un contenu inaproprié.

Sonnet 130
par William SHAKESPEARE


Jean Fuzier (1926-1995) est un traducteur exceptionnel. Je vous invite à lire sa traduction des 154 Sonnets de William Shakespeare (1564-1616). L'alexandrin est l'équivalent français du pentamètre (vers de dix syllabes) anglais. Jean Fuzier a donc utilisé l'alexandrin pour traduire ces sonnets. Il a non seulement respecté la césure à l'hémistiche mais a conservé le schéma rimique du sonnet shakespearien (ABABCDCDEFEFGG) tout en étant fidèle au fond. Dans le sonnet 130 Shakespeare a pris le contrepied du sonnet pétrarquiste dans lequel le poète loue les qualités quasi-divines de la femme aimée : My mistress' eyes are nothing like the sun ; Coral is a far more red than her lips' red ; If snow be white, why then her breasts are dun ; If hairs be wires, black wires grow on her head. I have seen roses damask'd, red and white, But no such roses see I in their cheeks ; And in some perfumes is there more delight Than in the breath that from my mistress reeks. I love to hear her speak, yet well I know That music hath a far more pleasing sound : I grant I never saw a goddess go ; My mistress, when she walks, treads on the ground : And yet, by Heaven, I think my love as rare As any she belied with false compare. Ma maîtresse a des yeux qui n'ont rien du soleil Et ses lèvres n'ont point la rougeur coralline ; A de noirs fils de fer ses cheveux sont pareils Et, si la neige est blanche, est brune sa poitrine. Rouge et blanche, j'ai vu la rose de Damas, Mais sur sa joue en vain je cherche rose telle, Et je sais des parfums plus doux à l'odorat Que l'haleine qui sort des lèvres de ma belle. Je sais bien, quoique j'aime à l'entendre parler, Que musique a des sons beaucoup mieux faits pour plaire ; J'accorde n'avoir vu de déesse marcher, Mais quand va ma maîtresse, elle a les pieds sur terre : Et pourtant, par le ciel, je la prise aussi haut Que femmes qu'on déguise en parallèles faux.

Vous trouverez cette remarquable traduction des Sonnets, ainsi que celle des autres poèmes de Shakespeare par Jean Fuzier, dans le premier tome des oeuvres complètes de William Shakespeare dans la Bibliothèque de la Pléiade.

Poème posté le 07/09/21 par Eric

Ce poème a été vérifié et le contenu authentifié.


 Poète
William SHAKESPEARE



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.