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Poésie d'hier / Omphale
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Omphale
par Théodore DE BANVILLE


Vingt monstres tout sanglants, qu’on ne voit qu’à demi, Errent en foule autour du rouet endormi : Le lion néméen, l’hydre affreuse de Lerne, Cacus, le noir brigand de la noire caverne… Victor Hugo, Le Rouet d’Omphale. Calme et foulant son lit d’ivoire, dont le seuil Orné d’or sous les plis de la pourpre étincelle, La Lydienne rit de sa bouche infidèle Aux princes de l’Asie, et leur fait bon accueil. Une massue, espoir des Cyclades en deuil, Sur un tapis splendide est posée auprès d’elle. L’idole radieuse, et fière d’être belle, De ses doigts enfantins y touche avec orgueil. Sur son épaule blonde, amoureuse, embaumée, Flotte la grande peau du lion de Némée, Dont l’ongle impérieux lui tombe entre les seins. Son cœur bat de plaisir sous l’horrible dépouille Humide et noire encor du sang des assassins : Hercule est à ses pieds et file une quenouille. Théodore de Banville

"Les Princesses"
Alphonse Lemerre, éditeur, 1890.


Poème posté le 19/01/23 par Salus

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 Poète
Théodore de BANVILLE



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