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Poésie d'hier / Médée
              
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Médée
par Théodore DE BANVILLE


Tandis qu’elle coupait cette racine, la terre mugit et trembla sous ses pas ; Prométhée lui-même ressentit une vive douleur au fond de ses entrailles, et remplit l’air de ses gémissements. Apollonios, L’Expédition des Argonautes, chant III. —Trad. J.-J.-A. Caussin. Médée au grand cœur plein d’un amour indompté Chante avec l’onde obscure, et le fleuve en délire Où ses longs regards voient les étoiles sourire Reflète vaguement sa blanche nudité. Pâle et charmante, près du Phase épouvanté Elle chante, et la brise errante qu’elle attire, S’unissant à ses vers avec un bruit de lyre, Emporte ses cheveux comme un flot de clarté. Ses yeux brûlants fixés sur le ciel sombre, où flambe Une lueur sanglante, elle chante. Sa jambe À des éclairs de neige à travers les gazons. Elle cueille à l’entour sur la montagne brune Les plantes dont les sucs formeront des poisons, Et son jeune sein luit sous les rayons de lune.

Les Princesses, Alphonse Lemerre, éditeur, 1890

Poème posté le 04/02/23 par Salus


 Poète
Théodore de BANVILLE



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