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Poésie d'hier / Violon d'adieu
              
Poésie d'hier / Violon d'adieu
         
Poésie d'hier / Violon d'adieu

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Violon d'adieu
par Emile NELLIGAN


Vous jouiez Mendelssohn ce soir-là ; les flammèches Valsaient dans l'âtre clair, cependant qu'au salon Un abat-jour mêlait en ondulement long Ses rêves de lumière au châtain de vos mèches. Et tristes, comme un bruit frissonnant de fleurs sèches Éparses dans le vent vespéral du vallon, Les notes sanglotaient sur votre violon Et chaque coup d'archet trouait mon coeur de brèches. Or, devant qu'il se fût fait tard, je vous quittai, Mais jusqu'à l'aube errant, seul, morose, attristé, Contant ma jeune peine au lunaire mystère, Je sentais remonter comme d'amers parfums Ces musiques d'adieu qui scellaient sous la terre Et mon rêve d'amour et mes espoirs défunts.




Nelligan, Émile, 1879-1941
Poésies complètes
Dépôt légal : © 2002 Éditions TYPO
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
ISBN 2-89295-149-6


Poème posté le 14/02/23 par Claudel


 Poète
Emile NELLIGAN



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