Andromède
par Théodore DE BANVILLE
Gentibus innumeris circumque infraque relictis,
Aethiopum populos, Cepheia conspicit arva.
Illic immeritam maternae pendere linguae
Andromeden poenas immitis jusserat Ammon.
Ovide, Métamorphoses, liv. IV.
Andromède gémit dans le désert sans voile,
Nue et pâle, tordant ses bras sur le rocher.
Rien sur le sable ardent que la mer vient lécher,
Rien ! pas même un chasseur dans un abri de toile.
Rien sur le sable, et sur la mer pas une voile !
Le soleil la déchire, impitoyable archer,
Et le monstre bondit comme pour s’approcher
De la vierge qui meurt, plus blanche qu’une étoile.
Ame enfantine et douce, elle agonise, hélas !
Mais Persée aux beaux yeux, le meurtrier d’Atlas,
Vient et fend l’air, monté sur le divin Pégase.
Il vient, échevelé, tenant son glaive d’or,
Et la jeune princesse, immobile d’extase,
Suit des yeux dans l’azur son formidable essor.
Poème posté le 04/03/23
par Salus