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Poésie d'hier / Hélène
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Hélène
par Théodore DE BANVILLE


Mais ce qui est plus vray semblable en ce cas, et qui est tesmoigné par plus d’auteurs, se fit en ceste sorte : Theseus et Pirithous s’en allerent ensemble en la ville de Lacedemone, là où ils rauirent Hélène estant encore fort ieune, ainsi comme elle dansoit au temple de Diane, surnommée Orthia : et s’en fuyrent à tout. Plutarque, Theseus. Trad. Jacques Amyot. Hélène a dix ans ; l’or de sa tête embrasée Baigne son col terrible et fier comme une tour. Grande ombre, dans la nuit elle rugit d’amour, Près d’elle un dur chasseur marche dans la rosée. Elle ouvre au clair de lune, ainsi qu’une épousée, La pourpre où de son sein brille le blanc contour, Et les tigres font voir aux petits du vautour La fille de Tyndare éprise de Thésée. Mais près de l’Eurotas aux flots mélodieux Ils passent, chevelus et forts comme des Dieux. « Ô tueur de lions, dit la princesse blonde, Guerrier toujours couvert de sang, tu dormiras Sur mon sein ; porte-moi dans la forêt profonde. » Et le jeune héros l’emporte dans ses bras.

Les Princesses, Alphonse Lemerre, éditeur, 1890

Poème posté le 13/03/23 par Salus


 Poète
Théodore de BANVILLE



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