Accueil
Poésie d'hier / La Reine de Saba
Poésie d'hier / La Reine de Saba
Poésie d'hier / La Reine de Saba

Signaler un contenu inaproprié.

La Reine de Saba
par Théodore DE BANVILLE


Sa robe en brocart d’or, divisée régulièrement par des falbalas de perles, de jais et de saphirs, lui serre la taille dans un corsage étroit, rehaussé d’applications de couleur, qui représentent les douze signes du Zodiaque. Elle a des patins très-hauts, dont l’un est noir et semé d’étoiles d’argent, avec un croissant de lune, — et l’autre, qui est blanc, est couvert de gouttelettes d’or avec un soleil au milieu. Gustave Flaubert, La Tentation de saint Antoine. La Reine Nicosis, portant des pierreries, À pour parure un calme et merveilleux concert D’étoffes, où l’éclair d’un flot d’astres se perd Dans les lacs de lumière et les flammes fleuries. Son vêtement tremblant chargé d’orfèvreries Est fait d’un tissu rare et sur la pourpre ouvert, Où l’or éblouissant, tour à tour rouge et vert, Sert de fond méprisable aux riches broderies. Elle a de lourds pendants d’oreilles, copiés Sur les feux des soleils du ciel, et sur ses pieds Mille escarboucles font pâlir le jour livide. Et, fière sous l’éclat vermeil de ses habits, Sur les genoux du roi Salomon elle vide Un vase de saphir d’où tombent des rubis.

Les Princesses, Alphonse Lemerre éditeur, 1890

Poème posté le 23/03/23 par Salus


 Poète
Théodore de BANVILLE



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.