Au-delà des coloris
par Epervier
Je suis noir, peau d’indifférence, pénitence
Et pourtant, je respire la bonté, le respect.
Savoir apprécier la justesse de mes propos.
Le sublime de ma personne, de mes valeurs humaines.
Je suis blanc, peau dominatrice, tête haute.
Parfois l’insolence, le maître de l’indépendance.
D’une baguette magique, l’autorité suprême.
Sentimentalité, piédestal, l’effronterie.
Je suis jaune, peau éveillée après tant de siècle.
Le monde s’ouvre lentement d’une précision étonnante.
Évolution spectaculaire, le charme de s’éblouir.
Richesse, la connaissance de la beauté, l’incroyable.
Je suis rouge, peau crevassée par la douleur extrême.
Un mal infâme, on détruit ce corps blessé.
L’arme sifflante piétinant l’esclave esseulé.
Les chaînes meurtrières, des cris sanguinolents.
Je suis bleuâtre, peau frissonnante, la mort approche.
La froidure qui accompagne un cœur malsain, dérouté.
Yeux vitreux, un trou glacial, nonchalance.
Terre frileuse, on referme la chair, souvenir.
Je suis arc-en-ciel, peau d’espoir, vie enchanteresse.
Vitalité extrême, un avenir prometteur, la chance de vivre.
Folle jeunesse, l’ivresse de parcourir l’immensité, divinité.
Un souffle agréable, la gloire de continuer.
Je suis l’écoute, peau chaleureuse.
Le besoin d’applaudir, être l’infini.
Accepter les différences, un monde à comprendre.
Se rapprocher, bénir l’instant suprême.
André, épervier
Poème posté le 02/04/12