Accueil
Poésie d'hier / Marguerite de Navarre
              
Poésie d'hier / Marguerite de Navarre
         
Poésie d'hier / Marguerite de Navarre

Signaler un contenu inaproprié.

Marguerite de Navarre
par Théodore DE BANVILLE


Ainsy disoit ce Poulonnois de la beauté admirable de ceste Princesse. Et certes, si des Poulonnois ont esté ravis de telle admiration, il y en a eu bien d’autres. (Brantôme, Vies des Dames illustres.) Marguerite paraît, plus belle que l’espoir Du ciel, dans son habit de clinquant et de rose, Et l’un des Polonais dit : « Comme je suppose, Onc n’admira Vénus tels yeux dans son miroir ! Je ferais volontiers, sortant de ce manoir, Comme ces Turcs ravis qui, sans regret morose, Ayant vu la mosquée où Mahomet repose, Se font brûler les yeux, ne voulant plus rien voir. » Brantôme, bon plaisant malgré son air farouche, Dit à Ronsard tout bas : « Ô la charmante bouche ! Quel dieu ne choisirait pour son meilleur festin Cette double cerise, adorable et vermeille ! » Mais la Reine l’entend faire ainsi le mutin, Et lui dit : « Vous aimez les fruits, monsieur Bourdeille ? »


Les Princesses, Alphonse Lemerre, éditeur, 1890


Poème posté le 23/05/23 par Salus


 Poète
Théodore de BANVILLE



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.