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Poésie d'hier / La Princesse de Lamballe
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La Princesse de Lamballe
par Théodore DE BANVILLE


Pendant la vogue des traîneaux, la Reine en reçut un bleu et or, attelé de chevaux blancs aux harnais de velours bleu ; elle le partageait souvent avec la princesse de Lamballe… James de Chambrier, Marie-Antoinette, Reine de France. Sur la neige, dans un traîneau dont une rêne Est d’or et dont l’autre est d’argent, montrant son clair Sourire, et le satin duveté de sa chair, Passe Lamballe, assise à côté de la Reine. On dirait que le vent furieux les entraîne. En fourreaux de velours épais garnis de vair, Elles volent, dans la blancheur de l’âpre hiver, Au galop des petits chevaux noirs de l’Ukraine. Tout est orgueil, amour, fête, éblouissement Dans ce groupe de sœurs glorieux et charmant, Et les beaux grenadiers du régiment de Flandre Admirent cet éclair de jeunesse et de lys, Et ces regards d’enfant et cet accord si tendre. « Ô têtes folles ! » dit madame de Genlis.

Les Princesses, Alphonse Lemerre, éditeur, 1890

Poème posté le 14/06/23 par Salus


 Poète
Théodore de BANVILLE



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