Sonnet VII
par Etienne JODELLE
Quelque lieu, quelque amour, quelque loi qui t'absente,
Et ta déité tâche ôter de devant moi,
Quelque oubli qui contraint de lieu, d'amour, de loi,
Fasse qu'en tout absent de ton cœur je me sente :
Tu m'es, tu me seras sans fin pourtant présente
Par le nom, par l'effet fatal qui est en toi,
Par tout tu es Diane, en tout rien je ne vois,
Qui mon œil, qui mon cœur de ta présence exempte.
En la terre, et non pas seulement aux forêts
De moi vivant l'objet continuel tu es,
Étant Diane : et puis, si le ciel me rappelle,
Ô Lune, ton bel œil mon heur malheurera :
Si je tombe aux enfers, mon seul tourment sera
De souffrir sans fin l’œil d'une Hécate tant belle.
Les sonnets amoureux
Poème posté le 18/06/23
par Jim