Sonnet XLII
par Etienne JODELLE
Je me trouve et me perds, et m'assure et m'effroie,
Et ma mort je revis, je vois sans penser voir,
Car tu as d'éclairer et d'obscurcir pouvoir,
Mais tout orage noir de rouge éclair flamboie.
Mon front qui montre et cache avec tristesse, joie,
Le silence parlant, l'ignorance au savoir,
Témoignent mon hautain et mon humble devoir,
Tel est tout cœur, qu'espoir et désespoir guerroie.
Fier en ma honte et plein de frissons chaloureux,
Blâmant, louant, fuyant cherchant, l'art amoureux,
Demi-brut, demi-dieu je suis devant ta face,
Quand d'un œil favorable et rigoureux, je croi,
Au retour tu me vois, moi las ! Qui ne suis moi :
Ô clairvoyant aveugle, ô amour, flamme et glace !
Les sonnets amoureux
Poème posté le 25/06/23
par Jim