Je suis au bord de l’océan
par Guillaume APOLLINAIRE
par Jim
Je suis au bord de l’océan sur une plage,
Fin d’été : je vois fuir les oiseaux de passage.
Les flots en s’en allant ont laissé des lingots :
Les méduses d’argent. Il passe des cargos
Sur l’horizon lointain et je cherche ces rimes
Tandis que le vent meurt dans les pins maritimes.
Je pense à Villequier « arbres profonds et verts »
La Seine non pareille aux spectacles divers
L’Église les tombeaux et l’hôtel des pilotes
Où flotte le parfum des brunes matelotes.
Les noirceurs de mon âme ont bien plus de saveur.
Et le soleil décline avec un air rêveur
Une vague meurtrie a pâli sur le sable
Ainsi mon sang se brise et mon cœur misérable
Y déposant auprès des souvenirs noyés
L’échouage vivant de mes amours choyés.
L’océan a jeté son manteau bleu de roi
Il est sauvage et nu maintenant dans l’effroi
De ce qui vit. Mais lui défie à la tempête
Qui chante et chante et chante ainsi qu’un grand poète.
Poème posté le 27/07/23
par Pierrelamy