Ich fürchte mich so vor der Menschen Wort.
Sie sprechen alles so deutlich aus:
Und dieses heißt Hund und jenes heißt Haus,
und hier ist Beginn und das Ende ist dort.
Mich bangt auch ihr Sinn, ihr Spiel mit dem Spott,
sie wissen alles, was wird und war;
kein Berg ist ihnen mehr wunderbar;
ihr Garten und Gut grenzt grade an Gott.
Ich will immer warnen und wehren: Bleibt fern.
Die Dinge singen hör ich so gern.
Ihr rührt sie an: sie sind starr und stumm.
Ihr bringt mir alle die Dinge um.
Rainer Maria Rilke, 21.11.1898, Berlin-Wilmersdorf
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J’ai si peur
J’ai si peur de la parole des hommes.
Ils prononcent tout si catégoriquement
Et ceci est un chien, et cela une maison
Et ici c’est le commencement, et la fin est là-bas.
M’effraie aussi leur raison, leur jeu avec l’humour
ils savent tout, ce qui sera et ce qui fut
Aucune montagne ne leur est plus merveille
Leur jardin, leur domaine est tout juste voisin de Dieu
Je veux toujours avertir et protéger : gardez-vous en.
J’aime tant entendre chanter les choses.
A-peine les touchez-vous : elles sont figées et muettes
Vous me tuez toutes choses.
Poème posté à l'occasion des multiples discussions autour du projet d'un recueil collectif de poèmes destinés aux enfants.
Traduit par Oxalys sans chercher à reproduire les rimes afin de rester au plus près du texte original.
Poème posté le 31/08/23
par Oxalys
Informations mp3 : Musique : Ah vous dirai-je Maman – chanson enfantine d'origine discutable -
mélodie popularisée par les « douze variations pour piano » de W.A. Mozart