Il a brûlé sa vie au feu de l’inconscience
Bafouant les décrets, les lois, les règlements
Il a perdu la foi, l’espoir et la confiance
Il ne reste plus rien de ses beaux ornements
Il n’a pas résisté aux doux chants des sirènes
Balayant d’un revers un bonheur installé
Il se voyait déjà au milieu de l’arène
Triomphant du taureau, matador adulé
Fréquentant les nantis, côtoyant les fortunes
Il était reconnu du peuple et du gratin
Il a eu sa photo plusieurs fois à la une
Et dormait comme un roi dans des draps de satin
Et puis est arrivée sa lente déchéance
Oublié des salons et des diners mondains
Il a raté la marche au pied de la puissance
Voici venir pour lui de tristes lendemains
Il a joué, perdu, c’est la décrépitude
Il s’enfonce à jamais dans les sables mouvants
Il commence à souffrir de froid de solitude
Restera la pitié des derniers braves gens