La roche poulsinière
par Eugène VIALA
Sur le dos amarante et nu de la montagne
Allant de Sévérac au Tarn, vert Achéron,
Longue chaîne qu'éternellement accompagne,
Un isolement rose au cœur de l'Aveyron ;
Dans un col imprécis où, la route qui gagne
Les vals clairs de Millau, trace un immense rond
Le roc, parmi la lande morne, tel au bagne
Semble au sol attaché, mystérieux larron
On dirait une glousse âpre, qui récupère
De toute éternité son lot de poussins noirs
Mastodonte immortel, doyen de notre terre,
Il semble dire à l'homme éphémère, le soir
Quand le soleil couchant en fait un reposoir :
Dis passant, tu t'en vas, mais dis-moi pour quoi faire !
In revue "Le cri de la terre", 1908
Poème posté le 20/09/23
par Rickways