Le compagnon de mes nuits
par Ann
Il chantait sa sérénade
Toutes mes nuits
Couché sous mon lit
Cherchait les ennuis
L'infatigable musicien
Jouait des pattes
Épuisait ma patience
J'ai tenté en vain
De l'emprisonner entre mes mains
Il se réfugiait sous le radiateur
Et reprenait sa rengaine
Avec frénésie
Perturbait mon sommeil
S'endormait dès que le soleil
Pointait son museau
En folle chorégraphie
Je tentai de mutiler
Les membres coupables
En représailles
Il m'assaillit
De son chant à deux notes
Je plaide coupable
Il l'avait bien cherché
Sans un remord
Ce matin je l'ai zigouillé
Aplati du bout d'une ballerine
A sa mémoire je ferai une comptine
Il s'agissait après tout d'un grillon
Qui m'avait déclaré sa flamme
En rendant à Dieu son âme
Mais je préfère le silence des papillons
avril 2011
Poème posté le 09/11/12