La Vampire
par Francois Ville
Belle immortelle affublée de dentelles
Tellement irréelle et sensuelle
La frêle créature à l'air céleste
Semble pure dans chacun de ses gestes
Prestance élégance beauté inouïe
Les joues rougies par le froid de la nuit
L'appétit ronge et aiguise ses sens
Le monstre songe à quêter sa pitance
Elle danse et longe les vieilles rues
Tout en silence les crocs mis à nu
Vénus venue d'une époque lointaine
Muse absolue des craintes souterraines
Souveraine au Royaume des ténèbres
Croque-mitaine à la splendeur funèbre
Elle célèbre le sang des impies
Présent en l'honneur des mauvais génies
Le fruit du mal flaire une proie de choix
Première victime en ce triste endroit
Hors-la-loi assassin de bas-étage
Petits braquages et vols à l'étalage
Sans ambages s'engage le tragique
Débute le traque où le temps s'étrique
Jeu inique dont la nymphe s'amuse
Nonobstant des ruses le pleutre s'use
Soudain fuse avide la prédatrice
Elle l'attrape et l'étripe quel vice!
Glissent les canines dents dans la chaire
Elle suce du truand les mystères
Ephémère immersion instant intime
Dans le subconscient du pusillanime
Abîme de douleur et de plaisir
Rassasiée la Vampire se retire
Poème posté le 01/09/04