Honorables poilus
par Ghis
Dans les tranchées de boue, moitié ensevelis,
ils luttaient pour la vie aux bruits de la mitraille.
Ils se retrouvaient là, au nom de la Patrie,
luttant contre la mort, au cœur de la bataille.
Ils offraient leurs vingt ans à leur pays la France
et de l'autre côté, aux lignes ennemies,
d'autres hommes aussi étaient dans la souffrance,
des garçons de leur âge les guettant sans merci.
Lorsque la nuit tombait, sur les champs d'épouvante,
les morts et les blessés étaient entremêlés,
des prières montaient, vers leurs mères, émouvantes,
près de ceux qui dormaient à la place des blés.
Ils étaient tous partis, portant haut leur jeunesse,
laissant jeunes épouses ou jolies fiancées,
cachant près de leur cœur la photo des promesses,
se disant que la guerre serait vite gagnée!
Mais les mois, les années,ont usé leur courage
et le ciel était gris au joli mois de Mai.
L'enfer dans leurs regards découvrait son visage
et leurs corps s'y croyaient descendus à jamais.
Tu étais là, mon père, au milieu de ces ombres,
témoin de ces tueries, marqué à tout jamais
et bien des soirs après, quand le ciel était sombre,
nous t'écoutions, blottis, revivre tous ces faits.
Qui pourrait mettre en doute ces tristes récits?
Elle était là, présente, cette indomptable peur,
l'humain n'avait plus place face à cette folie.
Quand le clairon sonna vous méritiez l'honneur!.....
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Ce poème pour ne pas oublier ceux qui ont souffert, qui à peine terminé leur service militaire sont partis pour le front. 7 années de perdues à la fleur de l'âge dans des souffrances infinies! Un pays à l'arrêt, sans démographie, affaibli, exsangue.<br />
Au moment où l'on parle de l'otan, espérons sortir un jour de toutes ces guerres qui continuent d'obscurcir le ciel et tuent tant d'innocents! <br />
Poème posté le 04/04/09