Rêve d'un soir
par Amal
Je m’évadais, glissant sur des sables dormeurs…
Des pins élancés déployaient leurs coiffes folles
Dans des cornets d’azur sombre, et, noués d’étoles
De vent, balayaient le calme de leurs longs pleurs.
Un ruisseau de plages cuivrées, aux veines pâles,
Comme transies dans leur bal, me portait au loin…
J’humais, songeur, les douceurs des embruns marins,
Et poursuivais le jour dans sa fugue infernale.
Des larmes de fraîcheur, des perles de frissons,
Serpentaient sur ma peau nue. Les gouffres célestes
Laissaient rouler à mon front, vapeurs, ombres, zestes
De vertiges et légions d’illusions :
A cette heure où les ciels volent aux mers des pluies
D’étoiles, des gouffres et des miroirs de brume,
Je me soûlais, inondant mes sens de l’écume
De leur bataille, ivre de vain et de lubies…
Dans l’or du couchant maquillé de cernes noires,
Au pied d’un infini d’éclats enrubanné,
J’errais dans un désert de rêves, envolé
Par delà les murailles d’horizons du soir…
Poème posté le 13/04/09