Délire
par Myosotis
Elle n’a plus de mots pour porter sa colère,
Plus de larmes refuge où panser sa blessure,
Plus de mains à saisir dans un dernier repère,
Simplement là assise au bord de la brisure.
Car il n’est nulle issue à ses peurs et ses vides
Qu’un silence si lourd écrase de douleurs,
En chaque jour plus seule elle se perd livide
Aux chemins de ce monde en ces ombres d’erreurs.
Et quelques cachets blancs n’ont pu soigner le mal
Qui ronge son espoir en lambeaux de raison
Las, son esprit se saigne au feu paroxysmal
L’étreignant sûrement tel un cruel poison.
Lentement elle glisse aux frontières brumeuses
Sans seulement comprendre où son âme se penche,
Doucement aspirée en la trêve charmeuse
D’un envol inconscient que la folie enclenche.
Forte d’un nouveau souffle aux parfums d’irréel
La voilà qui se lève un regard plein d’ivresse,
Si loin de tout hier, tout schéma idéel
Dans un cri inhumain expulse sa détresse.
Poème posté le 01/05/09