Idilio Muerto - Idylle Mort
par César VALLEJO
Qué estará haciendo esta hora mi andina y dulce Rita de junco y capulí;
ahora que me asfixia Bizancio, y que dormita
la sangre, como flojo cognac, dentro de mí.
Dónde estarán sus manos que en actitud contrita
planchaban en las tardes blancuras por venir;
ahora, en esta lluvia que me quita
las ganas de vivir.
Qué será de su falda de franela; de sus
afanes; de su andar;
de su sabor a cañas de mayo del lugar.
Ha de estarse a la puerta mirando algún celaje,
y al fin dirá temblando: «Qué frío hay… Jesús!»
y llorará en las tejas un pájaro salvaje.
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Qu'est en train de faire à cette heure mon andine et douce Rita de roseau et capulin,
maintenant que Bizancio m'asphyxie, y que sommeille
le sang, comme un mou cognac, en moi.
Où sont ses mains qui avec une attitude contrite
repassaient en soirée des blancheurs à venir ;
maintenant, dans cette pluie qui m'enlève
l'envie de vivre.
Qu'est-il de sa jupe en flanelle ; de ses
désirs ; de sa démarche ;
de son goût à cannes de mai locales.
Elle doit être à la porte en regardant un certain ciel nuageux,
et à la fin elle dira en tremblant : « Quel froid il fait… Jésus ! »
et pleurera sur les tuiles un oiseau sauvage.
Los heraldos negros - Les hérauts noirs
Traduction de ma part
Poème posté le 29/10/24
par Sebastien