Lanterne Rouge
par Gorth
Assise sur un séant de métal
Une jeune fille à l’enveloppe aniline
Oscille telle une merveille nivéale
Entre les harmonies enfantines
Elle barricade ses yeux de vairon
L’enfant récite une comptine
Les phosphènes noient sa vision
De lapins blancs se jetant dans le vide
Une lanterne à la puissante lumière
Adoucit les chemins profonds de neige
Pour gagner les parois du Cythère
Brunissant le petit corps sage
Le rayon vermillon fait fondre le glacier
Les lapins blancs rapidement se cachent
L’Horreur est mêlée à l’horizon d’acier
Dans de noires et imperceptibles tâches
Une femme aux iris de diverses couleurs
Au visage amer et blanc de Céruse
Contemple la Mer dans une infinie douleur
Les vagues murmurent des paroles abstruses
La cuisine est son paradis enfermée
Jamais elle ne connut les neufs mois
Et resta dans une solitude qui l’épuisait
Sa peau était restée frigide et sans émoi
Maintenant portant le nom du granit
Elle sommeille avec les gouges
Au pied de l’ombre de sa létalité
Brille encore la Lanterne Rouge
Poème posté le 25/04/13