L'homme brun
par Linbleu
Il est arrivé dans le couloir,
Avec les deux cartables sur le dos,
dans chaque main,
un trésor de la vie,
Si ressemblantes et serrées contre lui,
le souffle du métro,
le singlant de la porte,
Un courant d'air pour s'engouffrer,
Un strapontin pour chacune.
le bonnet s'enfonce,
Une main blanche et délicate
le remet en place,
Laisse glisser une mèche blonde...
Il est tot encore,
Un leger baillement s'est échappé,
Lui, la main sur la bouche,
murmure à l'oreile découverte,
le gant gratte dans cette tièdeur,
Alors oté et replacé déjà si habillement,
Elles sont pleines de joie, de sommeil,
l'image est figée,
Pour quelques instants,
dans la couleur bleue mauve
de ces matins d'hiver.
Tout à l'heure,
Elles sauront rire et pleurer,
Elles auront redressé leurs bonnets de laine,
Auront, dans leur regard,
Le bonheur tout simple
Des jeux d'enfant...
la rame glisse et se faufille
Dans le couloir sombre
Du labyrinthe souterrain.
Poème posté le 28/05/09