Cauchemar
par Michel 48
J’ai vu l’obscurité déchirée par l’éclair.
Dans cet aveuglement, dans la profonde nuit
Un faciès hideux soudainement surgit
Et son haleine infecte empuantissait l’air.
Il s’arrachait du torse des lambeaux de chair
Qu’il avalait sanglants dans un éclat de rire.
Je suis venu ici, dit-il, pour te séduire
T’offrir si tu le veux le trône de l’enfer.
Lors il cracha le feu sur un bourg endormi
Les cris des suppliciés me vrillaient les tympans
Et dans l’âcre fumée, j’entr’aperçus grimpant
Aux ailes du dragon l’âme de mes amis.
D’un pied il écrasa comme autant de fourmis
Des chrétiens qui chantaient dans la nuit de Noël
Je te ferai régner sur la terre et le ciel
Mélangeons nos sangs et signons ce compromis
J’acceptai donc ton pacte, infâme créature.
En retour tu m’offris le charme et la beauté
De vierges délicieuses de fragilité
Que je démantelais en savantes tortures.
Ineffable jouissance, être la pire ordure,
Voir les puissants trembler à mon commandement
Mon appétit féroce et mon rire dément
S’appellent cauchemar, s’appellent…dictature
Poème posté le 21/06/09