Graffitis
par Marylou Dulac
T'écrivais souvent sur les murs
Le geste violent, la main sûre,
Les yeux étincelants de rage
Révolté contre un amour sage,
Graffitis ou tags ou pochoirs.
Rien n'échappais au désespoir
De voir une pareille « imbécile »
Faire frémir ton coeur indocile
Tu dessinais partout en noir
Avec des compagnons du soir
De vraies femmes à ta démesure
Agile et ayant fière allure
Pour les combattre sans merci
Sans qu'elles perdent jamais la vie.
Tu voulais qu'elles soient tes amours,
Pourtant, tu t'en lassais toujours.
Alors d'un regard animal
Pour cette fille trop sentimentale
Tu organisais ta vengeance
Et tu la noyais de malchance
Inventant des rêves fragiles
Admirant des rivières tranquilles...
Tu l'as tant ridiculisée !
Elle croyait ce que tu disais.
Tu l'as fait tomber de cheval
Tu lui as dit qu'elle était sale
Elle qui aimait tant se baigner
T'as dit qu'elle était folle à lier.
Tu as mélangé les pays
Comme un puzzle pour tout petits
Mais elle ne les connaissait pas
Comme si elle n'était pas de là.
Mais quand on veut vous séparer
Elle tombe presque inanimée
Et toi tu deviens une bombe
Pour fuir te cacher dans la tombe !
Pourquoi êtes vous si différents,
Vous vous aimez comme des enfants,
Elle a peur du temps et de tout,
Mais quand elle t'aime, elle est debout.
Poème posté le 08/08/09