Ce “Constellation“ gris et triste
au bord d'un marigot boueux
comme un gros poisson malchanceux
échoué au bord d'une piste
Ces vieux “Dakota“ à la casse
dans des hangars un peu partout
éparpillant par petits bouts,
lentement, leur vieille carcasse
La carlingue désassemblée
d'un vieux “Junkers“ à trois moteurs
étalant chez un ferrailleur
ses ailes de tôle ondulée.
Ce “Sunderland“, coque éventrée,
aile déchirée, sans flotteurs
ni tourelles de mitrailleur
dans la réserve d'un Musée
Ces ailes que la pluie délave
rêvent encore de voler,
elles cherchent à nous parler,
écoutons ces vieilles épaves
Car ces débris qui s'amoncellent
des pôles jusques aux tropiques
sont la mémoire nostalgique
de l'homme qui voulait des ailes.<br>