Rat tatouille, seul
par Linbleu
La tomate ronde et brillante,
l'air de se moquer de la planche et du couteau,
S'emmêle doucement dans les franges de l'oignon frais,
Lentement, libre encore de son apparat d'été...
les plaintes de l'aubergine velue
Semblables à un dernier souffle laché,
Sous la lame aiguisée et cruelle,
Sans aucun pardon, s'évanouissent et se dissipent.
Bientôt l'huile brulante
Les ramine aux parfums tant aimés
De ces fourneaux rougis par les flammes,
Le bruissement de l'oignon rougi,
De ces feuilles de lauriers et brins de thym
Le poivre et la coriandre s'accordent
Aux délices de la courgette,
Seule, fébrile, si frelement pâle...
le fourneau semble danser
Devant ces invités si gouteux,
le romarin s'en mele,
L'origan murmure dans la casserole.
La fenetre grince et le volet vient,
l'automne arrive, la chataigne murit,
la maison se protège à nouveau
De la brume matinale
Aux élans sauvages sous les feuilles tombées,
un éclair luit,
le linge s'envole, la fumée se devine,
Et toi,
l'image de l'été à la main,
Tu écoutes ce que le vent
Te dessine tout bas.
Poème posté le 17/09/09