Ma mère dorlote le cactus
Qu'elle met sur la fenêtre.
Comme on dépose un roi
(Le disparu aimant
De toute une existence),
Qu'on l'expose en mémoire
Aux embruns, au tonnerre
Aux printemps, aux hivers.
J'ai des larmes qui perlent,
Que je sèche au soleil,
Comme on pose un chagrin
Sur le rebord de l'âme.
Je veille sur ma mère,
Elle veille sur le roi,
Le roi dort au château,
Sur la lande invisible,
Que des brûmes enguirlandent.