L'olive et le thym
par Joelkerdraon
J’écris cela en octobre,
il ne fait pas un temps de chien,
juste un peu d’encre couchée
sur un carnet de rien.
Les mots y demeurent
immobiles,
pourtant
dans la caresse du romarin,
le chat soyeux du matin,
les pattes sur mes souvenirs,
a retrouvé ton rire
avec l'olive et le thym,
ta caresse sur l'oreiller
au figuier.
Tu entrais dans ma chambre
éperdue sans chemise,
ma reine adolescente
dans le froissement des soies.
J'étais un archet sur ta peau,
Je voulais nager en toi
à jamais.
Toujours
retrouver cette irruption brûlante
claire et bleue à la fois,
yeux et corps superposés,
un peu de mort à plein dents.
Une illusion encore,
un instant,
ton souffle, le tendre de ton flanc,
un baiser plus doux que le knéffé,
le temps à rebours
entre tes reins,
ton cri et mon âme écorchée.
Déesse, tes mains au jeu
De langue,
fleur, et flamme
léchée, les bras ouverts
et puis ...
l’eau plane du lac.
Jamais plus
nous ne mangerons
l'olive et le thym, ensemble.
Sur le carnet, un temps de chien...
Poème posté le 01/10/09