Le vieillard
par Didier Viaud
Sur les bords de l’assiette remplie de soupe froide,
le vieillard pleure d’une solitude nouvelle,
première,
originelle,
incomprise et hagarde.
La cuillère est lourde et tremble, se vide
et replonge dans l’épais liquide froid, toujours
il recommence,
sans faim
que l’habitude du geste,
d’un mouvement où il sait vivre.
Muet mais seul,
plus personne n’entend désormais son silence,
plus personne ne souffre pour lui.
Ce matin, vers les neuf heures,
il a conduit sa vieille dans le trou.
Vienne, Altwien, 30 octobre 1997
Poème posté le 07/10/09