Polyptique à l'amoureux
par Pampelune
I
Je suis. Adornée de néant, ne bouge. Un millimètre
Serait déjà trop. J’ai l’ambition,
Je voudrais prévenir tes yeux
Connaisseurs d’obscur,
Ici, il n’y a plus de fin.
Nous ne somme pas chez toi,
Mais à l’intersection des deux cercles
Le tien, le mien, l’équation = 0.
Les coordonnées une droite
Et je m’éteins à la pensée mêm’ d’être en toi.
Per mon ellipse superbe
Tu t’évertues à quérir l’éclisse ;
Craquelles les opacités.
Le liquide suinte, suinte,
Elément bizarre, piquette et vin bulgare…
Elles sont toujours là ; au tissu de l’Oubli
Compatissant, rivées.
N’oublie pas, quand tu quitteras, mon bonsoir :
« Au revoir. », je ne te reverrai plus.
II
Détenant nos larmes froides,
Avance le Temps, marche,
Chère nuit démentielle.
Ton attitude, mensonge peu clair, sourit
Au silence brillant et terne du ciel,
Est ta maison.
Et c’est pour moi, pour la lune,
L’heure de s’éparpiller.
III
Mes lèvres,
Vous frémissez pour un nouveau désir qui se boit.
Paroles !
Paradoxal, léger, et cependant
Profond comme l’ombre essentielle.
Tandis c’que, conquise par quoi,
Je me résume à mon propre volume
Calmement démoli.
IV
L’étendue grise… Habiter l’absence.
L’ovale. Où ? Comment
Retrouver le jeu naïf,
Les dès à demi lancés ?
A-t-on expliqué un jour ce qu’est la femme ?
Ce qui reste ensuite, le désert,
Est-il vraiment inattentif ?
Allons voir ramper les serpents.
Ils pondront leurs œufs dans nous.
Si tu dis vrai, si
Rien de la Vie n’est irréparable,
Chaque nuit a sa rédemption ;
Et j’ai à chaque âge
La génération souffrante.
V
Tassés tels des puces d’eau
Nous nous languissons
De l’épuisement monogame.
Poème posté le 14/04/14