Lignée amoureuse
par Pampelune
Le couffin cimenté au fémur montagneux
Berce son frère, Lit du Fleuve
Cède le baiser jumeau.
Nous assisterons bientôt à la noce de Tamar.
L'hiver assoiffé expulse la brûlante froidure,
Distincte et confondue au tiède foyer.
Un déluge austral se repaît élégamment.
Il y a là-dedans moult douceur échangée,
Curieuses géminations.
Les époux ici se brassent;
Procréent leur caste autonome bellement métissée.
Pupille rétive ne craint aucun engendrement;
Pas celui des hères friands d'exhibition,
Attroupés devant un piédestal sabbatique.
Amnon se tait; baisse l'échine parmi eux.
Ce regard... sa soeur lui pèse,
Il ne peut se détourné...
L'homme turpide comprend le colloque séculier
Des amants puînés respirant la présence du feu.
Toutes leurs choses brillent sauf la prime Aurore,
Les quatre lippes enivrée d'elle. Elles soupirent.
Voyez ! Ils s'accomplissent à la netteté du spasme.
Les monts Judéen vagissent, allaitent un roc
Et leur orage célèbre cette montée-descente
Au brasier Unité. Peau d'âme salée sucre
Le lent gage labial. Une fleur se cueille et l'éclair.
L'être favorable à l'être halète son soufre
Et hors le cratère ancien, épanouit les pairs fraternels.
L'étendue illuminée du temple commun
Leste et nue, vouée en holocauste, exclut l'étranger.
Torche charnelle ennoblit est fulguration.
Puis, la terre fraîchement réchauffée ruisselle et rit,
Elle embrasse ses propre recoins étiolés,
Comme un offertoire au futur, passé universel.
Inspiré des noces d'Amnon et de Tamar par Claude VIGEE
Poème posté le 16/10/09